La fausse promesse des plastiques d’origine végétale

Le consommateur moderne est de plus en plus confronté à des alternatives aux plastiques traditionnels à base de pétrole, l’essor des bioplastiques offrant, de son coté, une option plus durable. Ces matériaux d’origine végétale ont été présentés comme la réponse à notre problème de pollution plastique, promettant un avenir où les bouteilles, les ustensiles et les emballages retourneront à la nature après usage. Alors que des entreprises adoptent avec enthousiasme ces matériaux à des fins diverses, la légitimité écologique des bioplastiques fait l’objet d’un examen de plus en plus minutieux.

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Une question de biodégradabilité : Les résultats qui sèment le doute

La dégradation de ces produits respectueux de l’environnement a été examinée à la loupe, avec des résultats alarmants qui remettent en question leurs avantages pour l’environnement. Une étude minutieuse a révélé que, contrairement à la croyance populaire, de nombreux bioplastiques restent présents dans l’environnement, ne se désintègrant pas après une immersion dans la mer et ne se décomposant pas lorsqu’ils sont abandonnés sur la terre pendant plus d’un an. Ces révélations laissent entrevoir une réalité complexe derrière l’adoption des bioplastiques, une réalité qui ne répond pas à l’image optimiste du produit écologique tel qu’on le conçoit.

Les dangers cachés du bioplastique

Afin de comprendre comment les bioplastiques se comportent en dehors des environnements contrôlés, une étude de ces matériaux a été réalisée. L’étude complète a juxtaposé une variété de produits bioplastiques – à la fois des plastiques biosourcés et des biopolymères, tels que le PHA et le PLA – avec leurs équivalents en plastique conventionnel, ainsi qu’avec des articles en bois et en papier. Malgré le large éventail de produits et les environnements variés dans lesquels ils ont été laissés, après 64 semaines, 78 % des articles en bioplastique ne présentaient que peu ou pas de signes de dégradation.

L’étude a consisté à placer méthodiquement 22 produits différents dans des lieux maritimes et terrestres de divers états des USA. Les chercheurs ont méticuleusement documenté la désintégration, ou l’absence de désintégration, sur des périodes allant de 2 à 64 semaines.

Étonnamment, à part quelques exceptions en milieu aquatique, la majorité des produits bioplastiques ont conservé leur état ; ces résultats allant à l’encontre de l’idée reçue selon laquelle les bioplastiques se désintègrent facilement et rapidement.

Croissance économique et intégrité environnementale : Le défi de l’industrie des bioplastiques

L’attrait des bioplastiques n’a pas échappé au marché mondial : l’industrie pèse aqctuellement 11 milliards d’euros et les prévisions annoncent une croissance de 19 % par an. Cela dit, la solidité de ces matériaux révélée par l’étude a soulevé de nouvelles questions sur les ramifications éthiques et pratiques d’un marché qui évolue rapidement vers des produits qui ne sont peut-être pas aussi respectueux de l’environnement qu’on le pensait.

Le rapport final de l’étude, disponible sur le site web de l’Institut 5 Gyres , souligne une distinction cruciale pour les consommateurs : la différence entre des termes tels que « compostable » et « biodégradable ». Alors que le premier terme implique qu’un produit peut se décomposer dans des conditions spécifiques, souvent à haute température industrielle, le second ne garantit pas un résultat similaire dans les étendues sauvages de la nature. Il est alarmant de constater que de nombreux bioplastiques finissent dans des installations de compostage à haute température, voire pas du tout, et que leur destination finale est l’incinération avec les déchets ordinaires, ce qui réduit à néant tout avantage pour le potentiel climatique.

Les écologistes eux-mêmes qualifient les bioplastiques de « fausse solution »

Les groupes de défense de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme, qualifiant les bioplastiques de « fausse solution » à la crise des déchets plastiques. Si les bioplastiques continuent d’être éliminés de manière inappropriée, comme l’ont démontré des études antérieures, leur contribution au réchauffement de la planète pourrait être identique celle des plastiques conventionnels. Alors que les voix s’élèvent de plus en plus pour réclamer des solutions réelles et substantielles à la pollution plastique, l’industrie des bioplastiques, portée par son image verte, se trouve à un tournant où l’intégrité environnementale doit être conciliée avec le succès commercial.

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